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LES VIOLENCES SEXUELLES

► Savoir les détecter ; écouter et accompagner la parole des victimes

Il y a trois ans, le mouvement « #Me Too » libérait la parole de femmes victimes de violences sexuelles. Certaines ont décidé de parler ou de porter plainte. Un élan qui n’a pas atteint les ESMS.

Selon la dernière enquête de la Drees de juillet 2020, entre 2011 et 2018, les personnes en situation de handicap déclarent plus souvent que le reste de la population avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles. Malgré cette réalité factuelle, le sujet n’intéresse pas les décideurs.

Pourquoi les personnes vulnérables sont-elles si peu audibles ? Les raisons sont nombreuses. En établissement, les usagers vivent dans un environnement fermé où les comportements sont normés et où les actes de la vie quotidienne (comme la toilette intime) peuvent être réalisés par des professionnels. Le rapport au corps est biaisé pour des personnes, trop souvent considérées comme des objets de soins.

Et que dire de la prise en compte du désir ou de la gestion de la frustration ? Si la question du droit à une vie affective et sexuelle des usagers est plutôt récente, celle des violences est souvent enfermée derrière un mot générique : la maltraitance. La loi punit avec des circonstances aggravantes les agresseurs quand les victimes sont vulnérables. Mais que se passe-t-il quand l’agresseur est un homme nonagénaire atteint de la maladie d’Alzheimer ? Quand une équipe découvre une agression, quelle est la procédure à suivre ? Qu’en est-il concrètement sur le terrain ?

Des initiatives sont prises par des établissements pour former et sensibiliser les équipes mais aussi les usagers. L’enjeu est de ne pas faire peser ce sujet sur les seules épaules des professionnels mais d’inclure les personnes vulnérables en leur transmettant une meilleure éducation à la sexualité et au refus des violences. D’autres établissements misent sur des groupes de parole pour les personnes fragiles. Les professionnels de terrain ont également un rôle central…

Professionnels, directions, familles, usagers ; tous doivent prendre conscience de la réalité des violences sexuelles pour ne plus les ignorer.

  • Sommaire

ÉTAT DES LIEUX

  • Par-delà le principe de plaisir, par Cécile Bacchini, psychologue
  • Du corps construit au déni du corps, par Laurence Hardy, sociologue
  • Méprises, dérives, violences…, par Étienne Bataille et Muriel Cormorant, avocats spécialisés
  • Les victimes réduites au silence, par Faustine Gerbelot, psychologue

SUR LE TERRAIN

  • Des équipes souvent démunies, par Richard Mesplède, animateur en Ehpad
  • Violences sexuelles et quotidien, par Manuela Deparis, monitrice-éducatrice
  • Libérer la parole, par Sadek Deghima, responsable de service
  • Des professionnels à l’affût, par Marie Étienne, pilote plateforme de répit et ancienne responsable vie sociale en Ehpad
  • Harcèlement subi par les professionnels, par Stella Choque, cadre de santé formatrice

MISE EN PERSPECTIVE

  • Consentement et démence : l’impossible union ? par Nathalie Benarroch-Queral, psychologue gérontologue
  • Pour se construire une posture professionnelle protectrice, par Cyril Ciacnoghi, formateur
  • L’éducation au cœur de la prévention, par Jean-Luc Letellier, président fondateur du CRéDAVIS
  • Les usagers mobilisés, par Coralie Robin, conseillère qualité et projet Adapei 83
  • Violence institutionnelle ordinaire, par Marie Rabatel, contributrice aux politiques publiques, experte HAS Miprof CIH CPSP, présidente de l’Association francophone de femmes autistes (AFFA)
  • L’indignation ne suffit pas, il faut agir, par Marcel Nuss, formateur et écrivain
  • Une affaire de pouvoir, par Alice Casagrande, présidente la Commission nationale lutte contre la maltraitance et promotion de la bientraitance HCFEA-CNCPH, membre de la Commission indépendante d’investigation des abus sexuels dans l’Église (CIASE)
Hors-série ASH N° 01 - Janvier 2021 - 36 pages
11,25
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